Mon oncologue dit le tam pour parler du tamoxifène. Je la préfère à la chirurgienne qui a offert d’ôter tout le sein quand j’ai voulu discuter l’opération et à la radiothérapeute qui s’est réjouie de mon tee-shirt rouge pour me tranquilliser sur les effets secondaires. Elle a la réponse précise, les arguments étayés et l’opinion claire. A moi, ensuite, d’exprimer la mienne. Ce n’est pas elle, après tout, qui me donnera la pilule tous les matins. Son art est cependant consommé. Quand je m’étrangle parce qu’à son ferme avis, il faut s’accrocher au tam, elle se tourne sans un mot pour énoncer à son dictaphone, la patiente ne souhaite pas reprendre son traitement en raison des effets secondaires intenses. La formule m’impressionne. Ai-je vraiment dit non ? Sûrement, je dois pouvoir essayer encore un peu, dès que je serai prête. Elle me tend l’ordonnance d’un air conciliant. J’admire son habileté.