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Et tes 150mots, tu reçois beaucoup de réactions ? Toujours quelques-unes. Régulières, impulsives, longuement mûries, critiques, précises, pudiques, enthousiastes, elles disent les plaisirs de la langue, l’excès d’implicite, la gêne de cette exposition intime, le salut en passant, le rituel installé, les souvenirs en rebond, parfois en 150mots. De samedi en samedi et au détour des conversations, ces fragments de vie existent dans le monde et j’y prends un plaisir inconnu. Mes productions universitaires m’ont habituée à l’inconfort de l’écriture, tant je les assume mal. En parler avec d’autres est une épreuve désagréable. Un comble de la chercheuse, quand la publication est la seule trace tangible de son travail et marque sa position dans l’espace des idées. Je découvre qu’on peut mettre quelque chose sur la table sans vouloir le reprendre dans le même mouvement, comme une progéniture à laquelle on tient avec ses imperfections et dont on espère qu’elle nous échappe.

Les 150mots prennent une pause estivale. A très vite !