Mais qu’est-ce que tu cherches à la fin ? Depuis 47 minutes, elle accepte les gros plans sur son visage ensommeillé, s’efforce de répondre de sa vie avec la réticence et la bonne volonté de qui cède à une enfant insistante. Finalement, Martha fixe sa bloody daughter et sa caméra. Tu voudrais qu’on parle, mais la réalité c’est qu’on a du mal. Tu vois, tu bailles, sourit-elle. Elle est tendre. Sans aucune envie d’examiner ses actions révolues, elle se prête à ce règlement de compte en douceur, tout comme sa fille assume, avec grâce, d’ignorer ce qu’elle cherche vraiment. Face à son père échouant une énième fois à la reconnaître juridiquement, Stéphanie Argerich montre ses larmes en même temps qu’elle admet le ridicule de son acharnement. Souvenirs, questions et non-dits se succèdent, sans résolution ni chute. Tout du long, nous envahit l’affection qui, elle, ne cesse de circuler.